Reading Communities, Shaping Identities
Université d’été
Budapest ‒ Hongrie
13 juillet ‒ 20 juillet 2024
Université catholique Pázmány Péter
Il était une fois un poisson rouge qui voulait sortir de son bocal pour voyager dans le vaste monde. Bien mal lui en prit. En faisant le saut hors bocal, Speedy s’est retrouvé sur le sec où il n’a pu survivre… La parabole du poisson rouge (en anglais : fish) et de son bocal,quand on y réfléchit, offre une excellente image de la « communauté interprétative » (interpretive community, nous renvoyons à Stanley Fish) et, aussi, de la difficulté qu’il y a, pour qui vit dans la communauté, à se représenter un dehors. Pour notre poisson, son bocal égale l’univers et c’est ce qui le protège.
Or remplaçons à présent l’image de l’aquarium par celle de la bibliothèque. Des lecteurs et des lectrices plongent, non dans une eau douce mais dans un livre. La bibliothèque est leur bocal mais celui-ci, cette fois, est sans frontières. On peut en sortir, et y revenir, quand on veut et comme on veut. Proust a dit : « chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même » (Le Temps retrouvé). Nous disons, nous précisons, avec Stanley Fish : le lecteur, quand il lit est un poisson heureux, aventureux, et on en dira autant de la lectrice.
Plus concrètement. On s’interrogera, lors du programme intensif organisé à Budapest(du 13 au 20 juillet 2024), sur la lecture littéraire en tant que moyen permettant de sortir de notre bocal identitaire et interprétatif. Il s’agira d’examiner, à l’aide d’exemples précis – études de cas, exercices pratiques d’interprétation et de commentaire de textes –, une série de stratégies et de stratagèmes qui devront nous rendre capables de percevoir de « l’extérieur », c’est-à-dire hors bocal, les contours de nos communautés et de nos identités. Derrière la cloison de l’aquarium il y a un monde, à explorer d’urgence. Mais il faut les bons livres, et les bonnes méthodes, pour y arriver.
Sujets proposés :
Lire avec des présupposés communautaires
Lire les grands textes fondateurs d’une identité communautaire
Lire contre la communauté
Lire contre l’auteur
Lire en traduction
Lire en plusieurs langues
Lire en français quand le français n’est pas sa langue maternelle
Lire dans plusieurs contextes.
Lire des textes numériques ?
Lire ou ne pas lire ?
Lire des textes censurés ou interdits.
Lire au-delà des textes
Lire au-delà d’une communité
etc…
Programme
Samedi 13 juillet
Arrivée des participants, accueil
Dimanche 14 juillet
Journée et Soirée culturelles, visite de Budapest
Lundi 15 juillet
Matinée
Responsable de la séance : prof. Franc Schuerewegen
9.30-10.15
Paul Aron (Université Libre de Bruxelles, paron@ulb.ac.be)
Lire contre la littérature : les usages de la poésie ordinaire (conférence plénière)
Je m’intéresse à la poésie des amateurs, et plus précisément à la poésie que certaines personnes écrivent en relation avec leur métier (les médecins sur la médecine, ou les coiffeurs sur la coiffure). Cet usage de la poésie est très largement attesté tout au long de l’histoire, et spécialement aux XIXe et XXe siècle. Dans quelques cas, cette poésie a franchi le seuil de la reconnaissance littéraire. Mais comment et pourquoi lire ces œuvres ? Quels défis et quelles questions posent-elles à la lecture littéraire ?
10.15-10.30 discussion
10.30-11.00 pause-café
11.00-11.45
Martine Van Geertruijden (Ricercatrice RtdA Sapienza, Dipartimento SEAI, martine.vangeertruijden@uniroma1.it)
Lire la littérature traduite : quelques auteurs français en Italie
La tendance actuelle à repenser l’histoire littéraire dans une perspective transnationale suscite depuis quelques décennies un intérêt croissant pour les phénomènes de « transfert littéraire ». Des recherches récentes ont montré l’importance pour le développement des systèmes littéraires et culturels nationaux de la littérature traduite. Je me pencherai sur l’aventure éditoriale italienne de quelques auteur.e.s contemporain.e.s dont Annie Ernaux et Lydie Salvayre.
11.45-12.00 discussion
12.00-13.30 pause déjeuner
Après-midi
Responsable de la séance : prof. Martine Van Geertruijden
13.30-14.30
Atelier 1
Maria Conceição Varela (CEHUM/Université de Minho, mcvarela@elach.uminho.pt) et Henrique Miranda Costa (étudiant, Université de Minho, hmicosta2002@gmail.com),
Lecture -Traduction d’Annie Ernaux : contours d’identités culturelles
Notre réflexion porte sur les contours d’identités culturelles perceptibles dans la version portugaise des œuvres d’Annie Ernaux, en l’occurrence deux récits traduits par deux traducteurs différents. Les récits auto-socio-biographiques de l’autrice, fortement marqués par leur ancrage historique et socio-culturel, sont le terrain approprié de l’exercice traductif en matière de repères ou référents culturels, que nous proposons d’analyser, selon une approche essentiellement traductologique. Le résultat de l’exercice traductif est une lecture-traduction, soit la manifestation individuelle de l’interaction culturelle, que nous interprétons à partir des stratégies du traducteur identifiées. Notre démarche vise à comprendre si et comment ces procédés de traduction impactent le lecteur portugais dans sa perception extérieure des contours d’une réalité (extra-)littéraire.
14.30-15.00 pause-café
15.00-16.00
Atelier 2
Léa Alves (ELACH, Universidade do Minho, leaalves148@gmail.com) et José Carlos Cachada (étudiant, Université de Minho, jose.c.cachada2004@gmail.com),
Récits de résistance et préservation de la mémoire (Atelier2)
Récits de résistance et de préservation de la mémoire Patrick Modiano et Annie Ernaux, tous les deux derniers lauréats du Prix Nobel de Littérature en France, ont marqué la scène littéraire par leurs approches uniques et leurs explorations profondes de thèmes variés. Pour ces raisons, nous avons choisi ces auteurs comme thème de notre projet, en nous basant sur leurs œuvres Mémoire de fille et Dora Bruder, dans lesquelles leurs récits se distinguent par la manière dont ils abordent la mémoire, la résistance et la résilience. Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux plonge dans la mémoire individuelle et les expériences personnelles comme actes de résilience où l’autrice démontre sa capacité à s’adapter et à se rétablir face à l’adversité. En documentant méticuleusement ses propres expériences, ses récits rétrospectifs et réflexifs offrent une perspective intime sur l’individu dans la société contemporaine. D’autre part, dans Dora Bruder, Patrick Modiano explore la mémoire collective et les événements historiques souvent oubliés. À travers un récit fragmenté, Modiano nous révèle le côté le plus assombri de la seconde guerre mondiale, nous permettant d’analyser la distinction entre résilience et résistance. Sa prose explore les lacunes de l’histoire, soulignant la nécessité de se souvenir et de comprendre le passé pour construire l’avenir. Malgré les différences stylistiques et thématiques, ils partagent un profond engagement envers la préservation de la mémoire et la résistance à l’oubli. Nous explorons les complexités de l’individu et de la société à travers le prisme de la mémoire, que ce soit à travers des expériences personnelles ou des événements historiques. Notre travail collectif témoigne l’importance de se souvenir et de transmettre les récits qui façonnent notre compréhension du monde.
16.00.-16.30 discussion
Mardi 16 juillet
Matinée
Responsable de la séance : prof. Maria Cabral
9.30-10.15
Franc Schuerewegen (Université d’Anvers, franc.schuerewegen@uantwerpen.be)
Lire à la quatrième personne ou pourquoi on n’est jamais seul avec un livre (alors qu’on a envie de l’être)
La bonne nouvelle est que Proust a tort. Les livres ne sont pas « les enfants du silence et de la solitude ». Lire est un sport d’équipe. Quand on lit, on avance groupé. On lit avec les autres. Nous lisons, donc, je lis. La mauvaise nouvelle est que la pression qu’exerce sur nous la « communauté interprétative » est parfois excessivement contraignante et qu’on a alors envie d’un peu de liberté. Pour que la « communauté interprétative » soit heureuse, nous préconisons trois types de mesures : 1/ la lecture « contrauctoriale », 2/ la lecture « écrivante », 3/ ce qu’on appellera provisoirement la stratégie du pied de nez. On verra à l’aide de quelques exemples en quoi elle consiste.
10.15-10.30 discussion
10.30-11.00 pause-café
11.00.-11.45
Camille Bortier (Université d’Anvers, camille.bortier@uantwerpen.be)
Engagement et « textes possibles » : pour une approche post-poétique
La théorie des « textes possibles », conçue par Michel Charles, propose d’analyser le texte en créant une variante (« texte possible ») du texte examiné. Les œuvres sont ainsi lues à la lumière de ce qu’elles auraient pu être. Si la méthode de Michel Charles fait actuellement de plus en plus parler d’elle, force est de constater que les chercheurs en « textes possibles », à l’exception de Sophie Rabau (e.a. Carmen, pour changer, 2018), n’ont généralement pas tendance à produire des variantes subversives pour se positionner face aux enjeux sociopolitiques que peut soulever le texte premier. La théorie des « textes possibles », ancrée dans la poétique, se tient loin d’un engagement sociétal. Notre objectif sera de proposer un nouveau protocole de lecture, que nous appellerons la post-poétique, qui concilie la méthode des « textes possibles » avec un intérêt pour les enjeux sociétaux.
11.45-12.00 discussion
12.00-13.30 pause déjeuner
Après-midi
Responsable de la séance : prof. Camille Bortier
13.30-14.00
Nina Knuyt (étudiante, Université d’Anvers, Nina.Knuyt@student.uantwerpen.be)
voudrait intervenir avec un sujet sur la « communauté » linguistique en contexte belge.
14.00-14.15 discussion
14.15-14.45 pause-café
14.45-15.15 Aranka Maes (étudiante, Université d’Anvers, Aranka.Maes@student.uantwerpen.be)
choisit de s’intéresser à la question communautaire en rapport avec la Roumanie de Ceausescu.
15.15-15.30 Discussion
16.30-18.00
Visite du Musée littéraire Petőfi
1053 BUDAPEST KÁROLYI UTCA 16. https://pim.hu/en
Mercredi 17 juillet
Matinée
Responsable de la séance : prof. Anikó Radvánszky
9.30-10.15
Vincent Ferré (Université Sorbonne Nouvelle, vincent.ferre@sorbonne-nouvelle.fr), Sur les lecteurs et communautés autour de Proust…
« Lire (tout) contre Proust : une histoire de malentendus ? »
En tenant compte de la diversité des cultures d’origine des étudiants inscrits à cette université d’été, je me propose de réfléchir à la réception de l’œuvre de Marcel Proust en Europe, et aux communautés de lecteurs qui se sont successivement créées autour de la Recherche – à l’arrière-plan, je mobiliserai les propositions collectivement formulées dans le volume Communautés interprétatives. Autour de Stanley Fish (coll. « CRIN », à paraître en août 2024) issu de notre dernière université d’automne à Paris.
10.15-10.30 discussion
10.30-11.00 pause-café
11.00-11.45
Maria Cabral (UMinho, mjcabral@elach.uminho.pt),
Qu’est-ce que l’intelligence? Penser le tout numérique à même une page de Proust (un exercice de Close Reading)
L’aspiration à créer une intelligence mécanique est ancienne, remontant aux mythes et aux premières œuvres littéraires telles que l’Iliade où apparaît Héphaïstos. Cette impulsion a évolué au fil des siècles avec des penseurs comme Pascal et Leibniz, influençant des machines comme la Pascaline ; elle a inspiré au XIXe siècle des fictions résolument anticipatives telles que Frankenstein (1818) de Mary Shelley ou L’’Ève future (1886) de Villiers de l’Isle Adam.
Aujourd’hui, les avancées en matière d’intelligence artificielle, notamment les chatbot, font que les machines imitent de plus en plus des capacités intrinsèquement humaines, comme l’écriture, la lecture et l’interprétation, soulevant des questions sur l’impact de l’IA sur notre humanité. Les réflexions de Proust sur l’intelligence dans une célèbre page de projet de préface prennent dans ce contexte une belle pertinence. Elles nous permettront de penser sous un nouvel angle, comment les machines intelligentes pourraient influencer notre rapport à la connaissance, à la lecture et à la formation de communautés interprétatives.
11.45-12.00 discussion
12.00-13.30 pause déjeuner
Après-midi
Responsable de la séance : prof. Vincent Ferré
13.30-14.00
Maria Raluca Bouchard Hanea (étudiante, Université Sorbonne Nouvelle, maria.hanea@sorbonne-nouvelle.fr)
Lire et se donner à lire : actes performatifs et jeux de miroirs chez Mircea Cartarescu et Antoine Volodine
La communication analysera des postures performatives chez Mircea Cartarescu et Antoine Volodine, en tant que lecteurs et comme instances créatrices. Une attention particulière sera portée à la langue d’écriture et son importance dans la circulation des œuvres, ainsi qu’au choix des récits, pour leur portée individuelle ou collective. Seront proposés pour analyse deux textes clés pour la compréhension de la poétique des deux auteurs. L’acte d’écriture sera étudié de manière comparatiste pour mettre en évidence les liens conscients et ouverts tissés avec la littérature nationale et mondiale contemporaine.
14.00-14.15 discussion
14.15-14.45
Carlos Humberto Santos Chinchilla (étudiant, Université Sorbonne Nouvelle, carlos-humberto.santos-chinchilla@sorbonne-nouvelle.fr)
Lire dedans et en dehors des bocaux du réalisme magique et du Southern Gothic : allers-retours des littératures des Amériques
Dans cette séance, je revisiterai deux bocaux fondamentaux dans lesquels on enferme une partie très importante des littératures des Amériques : le réalisme magique et le Southern Gothic. Mon objectif sera de contredire leurs fondements. Je proposerai une analyse décoloniale de la séparation entre l’imagination et la mémoire qui s’opère dans les sociétés occidentales et m’efforcerai de démontrer que dans les Amériques, l’imagination enrichit la mémoire et lui permet d’être préservée et même de résister aux mensonges de l’Histoire officielle.
14.45-15.00 discussion
15.00-15.30 pause-café
15.30-16.00
Núria Cervelló Ramos (étudiante, Universitat de València, nucera@alumni.uv.es)
Lire dans des contextes d’enfermement : Le cas de la lecture dans des établissements pénitentiaires
L’habitude de la lecture peut devenir un élément spécialement enrichissant pour les personnes privées de liberté. En effet, les bibliothèques et les livres dans ces contextes d’enferment représentent un moyen privilégié pour rester en contact avec le monde extérieur et pour créer des liens communautaires. Des lectures qui accompagnent certains individus qui s’efforcent, tant bien que mal, de se reconstruire et de se préparer pour la réinsertion sociale. Nous ferons une étude comparative entre l’Espagne et la France.
16.00-16.15 discussion
16.15-16.45 pause café
16.45-17.15
Fadia Benmokhtar (étudiante, Universitat de València, fadiaben02@gmail.com)
(Se) lire dans la langue de l’autre : Les processus d’autotraduction et l’interculturalité chez Souad Hadj Ali Mouhoub
Notre travail porte sur le concept d’autotraduction et sur l’analyse des interférences linguistiques ainsi que des influences culturelles que l’on peut trouver dans les œuvres de Souad Hadj Ali Mouhoub, écrivaine algérienne d’expression française émigrée en Espagne où elle publie directement en espagnol ou en traduisant ses textes du français, comme c’est le cas de Chronologie de ma douleur pour l’Algérie.
17.15-17.30 discussion
Jeudi 18 juillet
Matinée
Responsable de la séance : prof. Domingo Pujante
9.30-10.15
Pilar Pinto Buzón (Université de Cadíz, pilar.pinto@gm.uca.es)
Lire pour résister. La littérature canalisatrice des identités collectives
Si la littérature ne représente pas seulement l’identité de la collectivité d’où elle émerge en tant qu’écriture institutionnellement acceptée et légitimée, mais qu’elle produit également cette identité, nous nous interrogeons : quelle identité produit-elle ? Comment la produit-elle ? Quelle est l’efficacité de cette identité produite par la littérature pour construire l’identité collective, mobilisée comme concept politique marquant la singularité et la différence ? À partir de ces interrogations, nous réfléchirons aux effets sociaux de certains textes contemporains écrits par des femmes et nous analyserons les outils théoriques et méthodologiques disponibles pour évaluer leur impact sur la société.
10.15-10.30 discussion
10.30-11.00 pause-café
11.00-11.45
Maria Victoria Ferrety Montiel (Université de Cadíz, victoria.ferrety@uca.es)
Lire à contre-courant : Les textes de Jean Lorrain
Chez Lorrain, l’acte de raconter vaut la vie elle-même. Craint et haï pour ses textes et sa personnalité, il a constitué une source intarissable pour réveiller les mauvaises langues et les attaques de ses détracteurs qu´il a portraituré à leur insu dans ses célèbres Pall Mall Semaine.
11.45-12.00 discussion
12.00-13.30 pause déjeuner
Après-midi
Responsable de la séance : prof. Maria Victoria Ferrety Montiel
13.30-14.15
Adela Cortijo Talavera (Universitat de València, adela.cortijo@uv.es)
Domingo Pujante González (Universitat de València, domingo.pujante@uv.es)
Lire l’image : du livre illustré à la bande dessinée, de Roland Topor à Manu Larcenet.
Au-delà de son « utilité didactique », la lecture de l’image trouve sa place dans un contexte socioculturel de réseaux virtuels où les histoires se transmettent, de plus en plus, à travers l’image. Cependant, cette lecture de l’image ne se produit généralement pas. Nous proposons, d’une part, une série de réflexions sur l’image comme illustration du texte conférant au livre un statut d’œuvre d’art qui révèle l’univers ou les goûts de l’auteur, devenu « enlumineur » moderne (Roland Topor) ; et d’autre part, sur l’image et le texte combinés dans la bande dessinée ou « solidarité iconique », en insistant sur les éléments « poétiques » comme la musicalité et les métaphores visuelles (Manu Larcenet).
14.15-14.30 discussion
14.30-15.00
Anne-Hélène Quemeneur (étudiante, Université de Cadíz, annehelene.quemeneur@uca.es)
Lire au-delà des textes : La (re)lecture interdisciplinaire de l´opus de Maurice Genevoix
Nous en tenant à la fécondité littéraire de l’écrivain français Maurice Genevoix (1890-1980), nous savons que la Première Guerre mondiale a joué un rôle prépondérant dans l’ensemble de son œuvre. Nonobstant, nous proposerons un nouveau parcours centré autour de son Opus afin de démontrer qu’une(re) lecture de ses romans place la Nature à son paroxysme ; cette nouvelle lecture de l’au-delà le définit donc comme le grand précurseur de la littérature écologique et le contempteur des activités néfastes de l’homme sur l’environnement.
15.00-15.15 discussion
15.15-15.45 pause-café
15.45-16.15
Alba Sayago Barbero (étudiant, Université de Cadiz, alba.sayagobar@alum.uca.es)
Lire les grands textes fondateurs de l´identité communautaire du breton
Nous étudierons certains facteurs qui ont contribué à l’évolution de la langue bretonne au cours des différentes périodes de l´histoire et aborderons quelques-uns de ses textes fondateurs. Nous analyserons les éléments chargés de renforcer l’identité communautaire du breton et comment se caractérise sa révolution linguistique. Enfin, nous verrons quelle est sa situation actuelle.
16.15-16.30 discussion
16.30-17.00
Wanda Pendrié (étudiante, Université Paris Nanterre, wanda.p07@hotmail.com)
Relire Pierre Michon au prisme du genre. Désir et violence dans la représentation des personnages féminins.
Les études monographiques ou croisées autour des œuvres de Pierre Michon ne manquent pas. Pourtant rares sont les allusions à la violence adressée aux personnages féminins. L’intervention tentera de comprendre la manière dont le verbe et la narration de cet auteur reconduisent formellement la violence de la société paysanne patriarcale envers les femmes. Elle cherchera notamment à analyser la posture romantique du poète en friction avec celle de l’enfant du pays. Ces deux attitudes ne se contredisant pas quant au regard porté sur les stéréotypes féminins, dont nous postulerons une répartition en trois catégories de mère, vierge et putain.
17.00-17.15 discussion
Vendredi 19 juillet
Matinée
Responsable de la séance : prof. Adela Cortijo Talavera
9.30-10.15
Anikó Ádám (Université catholique Pázmány Péter, adam.aniko@btk.ppke.hu)
Lire l’empathie
Notre communication, dans une première étape, propose d’examiner dans certains exemples littéraires les outils textuels et rhétoriques qui soutiennent d’une manière paradoxale la communication plutôt sensitive que verbale, acception originelle du terme empathie. Dans une deuxième étape, grâce à l’examen comparé des traductions hongroises d’un roman français, celles de L’étranger d’Albert Camus, roman à l’écriture blanche dont le protagoniste souffre de l’apathie, nous souhaiterons détecter où se trouvent les limites langagières de l’expression de l’empathie d’une langue à l’autre, jusqu’où l’écrivain et le traducteur peuvent pousser la manifestation textuelle de la turbulence émotive, ou au contraire, de l’absence de toute émotion, sans tomber dans le piège du paroxysme empathique.
10.15-10.30 discussion
10.30-11.00 pause-café
11.00-11.30
Jan Rutsch (étudiant, Université Masaryk, 468511@mail.muni.cz)
Lire « sentimental stories » selon Richard Rorty afin de sortir du relativisme culturel
La philosophie, au moins depuis le siècle des Lumières, a attribué un rôle clé dans la réalisation des objectifs sociaux, le dépassement des différences entre les cultures ou la lutte contre la criminalité, à la Raison humaine. La philosophie analytique, qui trouve son origine dans les travaux de Russell et de Frege et dont le centre a été progressivement déplacé de Vienne vers les États-Unis, est restée largement fidèle à cette approche, néanmoins elle a connu une évolution, par exemple dans les travaux de Richard Rorty que nous pouvons, en conséquence, déjà considérer comme un philosophe post-analytique. Rorty, en revanche, se démarque de la philosophie de la Raison omnipotente et transfère cette importance à la Sentimentalité, même dans le cas de notre propre culture, qui, selon lui, peut être qualifiée de culture des droits de l’homme. Cependant, le pluralisme culturel, avec le relativisme culturel qui en découle, s’oppose à l’une des principales caractéristiques des droits de l’homme – à leur universalité. Comment surmonter les différences entre les cultures, qu’elles soient religieuses, morales ou juridiques, qui ont été et sont encore à l’origine de tant de conflits dans notre monde? Et comment promouvoir notre propre culture? Rorty propose une solution sous la forme d’une manipulation sentimentale qui conduira à l’empathie pour les autres cultures. Cette manipulation émotionnelle, affirme-t-il, peut alors être accomplie par le biais d’histoires sentimentales (« sentimental stories »).
11.30-11.45 discussion
11.45-13.15 pause déjeuner
Après-midi
Responsable de la séance : prof. Petr Dytrt
13.15-13.45
Cherepanova Anastasiia (étudiante, Université Masaryk, 501438@mail.muni.cz)
Un lecteur idéal pour les textes interculturels
La contribution est dédiée à la perception des textes interculturels par des lecteurs issus de milieux linguistiques et culturels différents. Comme base théorique de la contribution, l’approche de Roman Ingarden et Wolfgang Iser vers la perception des textes et les idées de Jovanka Šotolová sont utilisées. Dans cette contribution, l’auteur examine le rôle des traducteurs et les spécificités des tâches de traduction en traduisant des textes interculturels ainsi que la manière dont cela peut influencer la perception des textes. Le deuxième fait à examiner – si le lecteur doit être élevé dans un environnement multiculturel pour comprendre pleinement les textes multiculturels. Le troisième point de discussion est la différence entre les textes multiculturels créés dans une seule langue et les textes multiculturels créés avec l’utilisation de plusieurs langues.
13.45-14.00 discussion
14.00-14.30
Federica Fusacchia (étudiante, Sapienza – Università di Roma, fusacchia.1963318@studenti.uniroma1.it)
Lire le théâtre du XVIIe siècle à travers les Yeux : les yeux dans le théâtre de Corneille et dans la traduction d’une pièce en prose anonyme intitulée Dialogue des Yeux et de la Bouche
L’objectif de cette intervention est d’analyser comment les Yeux sont un élément essentiel des pièces du théâtre classique français du XVIIe siècle. Il s’agira de montrer comment ils n’apparaissent pas seulement dans les textes avec un taux d’occurrences élevé, mais de souligner comment le lexème « yeux » est chargé de toute une série de significations qui l’amènent à devenir un véritable personnage au sein des pièces.
14.30-14.45 discussion
14.45-15.15
Maria Constantinou (étudiante, Université Paris Nanterre, maria.c@parisnanterre.fr)
Lire du théâtre… sans fin : traduction et mise en scène d’un drame ancien fragmentaire
L’état lacunaire ou fragmentaire de beaucoup de textes anciens n’a rien d’étonnant aux yeux des spécialistes de littérature grecque et latine. Or, la fragmentation de ces textes redevient un défi autrement important au sein de la pratique théâtrale contemporaine, lorsqu’elle souhaite s’emparer de drames incomplets : comment traduire, compléter et mettre en scène un texte dont des parties importantes sont perdues ? En prenant comme cas d’étude le drame satyrique Ichneutai de Sophocle, dont on ne conserve que la première moitié, nous regarderons les différentes réponses créatives qu’ont été apportées par les philologues, traducteurs et artistes, afin de rendre vivant sur scène un texte sans fin.
15.15-15.30 discussion
15.30-16.00
Bence Matúz (étudiant, Université catholique Pázmány Péter, matuzbence97@gmail.com)
Le degré zéro de la distinction : Paul Nougé
Pour rendre compte de l’activité littéraire de Paul Nougé (1896–1967), représentant du surréalisme bruxellois à la première moitié du 20e siècle, il semble nécessaire de mettre en évidence non seulement les relations particulières que l’auteur entretient avec ses homologues comme André Breton, Paul Valéry ou Victor Bourgeois, mais également les régularités de la vie littéraire comme ensemble de pratiques discursives et éditoriales.
16.00-16.15 discussion
16.15-16.45 pause-café
Événements à venir, bilan
Samedi 20 juillet
Retour
Participants sans intervention
Petr Dytrt (Université Masaryk, pdytrt@phil.muni.cz)
Anikó Radvánszky (Université catholique Pázmány Péter, radvanszky@gmail.com)
Ana Carolina Castro Graça Meireles (étudiante, Université de Porto, up201907590@edu.letras.up.pt)
Jorge Miguel Alves Carvalho (étudiante, Université de Porto, up201805313@edu.letras.up.pt)
Francesca Borrelli (étudiante, Sapienza – Università di Roma, borrelli.1861795@studenti.uniroma1.it)